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Bortolotti , Rosa Maria

Moignard , Benjamin , 1978-....

Boulin , Audrey , 1988-....

Vulbeau , Alain , 19..-.... , sociologue

Blaya , Catherine , 1964-....

Marlière , Éric , 19..-....

Couchot-Schiex , Sigolène , 1964-....

CY Cergy Paris Université , 2020-....

Ecole doctorale Education, Didactique, Cognition , Cergy-Pontoise, Val d'Oise

Ecole, mutations, apprentissages , 2010-

Jeunesses populaires en ligne : la relation éducative à l'épreuve des paniques numériques. Le cas de la Prévention Spécialisée , Rosa Maria Bortolotti ; sous la direction de Benjamin Moignard et de Audrey Boulin

Titre provenant de l'écran-titre

Ecole(s) Doctorale(s) : Education, Didactique, Cognition

Partenaire(s) de recherche : Ecole, mutations, apprentissages (2010-) (Laboratoire)

Autre(s) contribution(s) : Alain Vulbeau (Président du jury) ; Benjamin Moignard, Audrey Boulin, Catherine Blaya, Éric Marlière, Sigolène Couchot-Schiex (Membre(s) du jury) ; Catherine Blaya, Éric Marlière (Rapporteur(s))

Thèse de doctorat Sciences de l'éducation CY Cergy Paris Université 2023

Dans une société de plus en plus numérisée où les outils et les réseaux sociaux numériques sont largement utilisés par les jeunesses populaires, des paniques morales trouvent un nouveau terrain d application. Naïveté, dangerosité, addiction aux écrans, analphabétisme technologique, recherche de buzz par les bagarres filmées, provocation, obésité : autant de représentations refoulées qui se réactivent. Cette thèse interroge le rapport au numérique des jeunesses populaires et des professionnels socio-éducatifs qui les accompagnent. Réalisée dans un territoire sensible en Île de France, par le biais d une démarche ethnographique (physique et virtuelle), elle est le fruit de trois ans de travail de terrain (2019-2022) effectués auprès d une trentaine des professionnels de la Prévention Spécialisée et d une soixantaine de jeunes, âgés de 12 à 23 ans, accompagnés par des éducatrices et éducateurs de rue. Nous analysons les représentations de ces professionnels sur les pratiques numériques des jeunes, en particulier sur les réseaux sociaux numériques, et les confrontons aux usages numériques de ces derniers. Dans un premier temps, nous faisons le constat de la prégnance dans le secteur d une vision négative sur les pratiques numériques des jeunes, relevant d un phénomène que nous qualifions de panique numérique . Dans un second temps, nous interrogeons cette panique numérique en retraçant la vie numérique des jeunes. Nous montrons que les jeunesses populaires utilisent les réseaux sociaux numériques principalement pour s épanouir et entretenir des liens d amitié, même si leurs pratiques s inscrivent dans des rapports sociaux situés. Enfin, nous explorons les différentes pratiques numériques d un certain nombre de professionnels qui, rejetant la panique numérique , s investissent dans l univers juvénile digital. Les nouvelles sociabilités numériques sont ici vécues comme une épreuve qui les invite à actualiser leurs méthodes d accompagnement et à développer ce que nous appelons une relation éducative numérisée . Cette thèse vise à faire la démonstration que les discours traditionnellement pessimistes à l égard des jeunesses populaires, qui s ancrent dans une inquiétude envers toute nouvelle pratique culturelle, rejaillissent sur les modes de prise en charge éducative.

In an increasingly digitalized society where digital tools and social networks are widely used by popular youth, moral panics find a new field of application. Naivety, dangerousness, screen addiction, technological illiteracy, search for buzz through filmed fights, provocation, obesity: as many repressed representations which are being reactivated. This thesis questions the relationship between digital technology and young people in situations of social vulnerability and the socio-educational professionals who accompany them. Carried out in a sensitive territory in Île de France*, through an ethnographic approach (physical and virtual), this thesis is the result of three years of field work (2019-2022) carried out with around thirty professionals in the field of Specialized Prevention and around sixty young people, aged 12 to 23, accompanied by street educators. We analyse the representations of these professionals on the digital practices of young people, in particular regarding digital social networks, and confront them with the digital uses of the former. Firstly, we note the prevalence, in the sector, of negative vision of the digital practices of young people, relating to a phenomenon that we describe as digital panic . Secondly, we question this digital panic by retracing the digital lives of young people. We underline that popular online youth use digital social networks to flourish, develop a cultural practice and above all maintain friendships, even if their digital practices are part of situated social relationships. Finally, we explore the different digital practices of a certain number of professionals who, rejecting digital panic , are investing in the juvenile digital world. The new digital sociabilities are experienced here as a digital test which invites them to update their guidance methods and to develop what we call a digitalized educational relationship . This thesis aims to demonstrate that traditionally pessimistic discourses towards working-class youth, which are rooted in a concern towards any new cultural practice, reflect on the methods of educational support for their digital practices.

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